clopes atelier, objets détournés

dimanche 17 avril 2016

quand un seul mot peut tout détruire

Pour en finir avec Eddy Bellegueule, d’Edouard Louis,
Par ce roman, l’auteur nous plonge dans son enfance picarde, dans un immédiat bain de violence, sans ménagement, sans compromis, (sans pathos aussi) car il fallait être « dur » là-bas, dans son village.
Mais surtout, il ne fallait pas être « pédé ».
Une honte pour sa famille, un rejet pour les autres. Dès les premiers mots, on souffre, on subit cette violence, ce racisme, cette peur, ces humiliations…Eddy n’est pas né comme les autres, il est né efféminé, il a des manières de… « pédé ». 
"Pédé". Un mot pour Eddy qui était tout sauf banal, une blessure au quotidien, et malheureusement une insulte à la portée de tous et en toutes circonstances. Le quotidien de ce gamin devient vite le nôtre, on le découvre et on s’attache. Il tente de faire son chemin, on le suit avec ses questionnements, ses tentatives d’être comme "tout le monde", allant jusqu’à nous faire partager son intimité, physique et psychique. 
On est Eddy.
La fuite comme unique porte de survie, l’écriture pour comprendre aujourd’hui.
A lire à tout prix

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